Nécrologie de Paul MARCILLY (1890-1982).

Paul Marcilly, qui vient de s'éteindre à l'âge de 92 ans, a collaboré à plusieurs reprises aux concerts des Amis de l'Orgue pendant l'entre-deux guerres et jusqu'à la fin des années 50.

Comme il aimait à le dire, il consacra toute sa vie à l'Art. Parisien de naissance, il reçut initialement une formation de pianiste et donna son premier récital dès l'âge de 17 ans. Puis il s'orienta vers l'orgue et la direction chorale, étudiant par ailleurs le violon et le violoncelle. Il fut parmi les premiers à remettre en honneur les auteurs anciens, continuant les efforts de Charles Bordes et Alexandre Guilmant.

Presque toute sa carrière de musicien d'église se déroula à Paris : à Saint-Gervais tout d'abord, où il fut organiste et maître de chapelle de 1914 à 1924, puis à Saint-Ferdinand-des-Ternes, enfin a Notre-Dame d'Auteuil à partir de 1926.

Vers 1934-35, il fut l'un des tout premiers organistes à donner des concerts pour la radio, sur l'orgue de la Schola Cantorum à Paris.

En 1963, il alla se retirer à Perpignan. Pendant une quinzaine d'années, il tint le grand orgue de la cathédrale Saint-Jean à la messe de 11 heures. Le magnifique instrument de Cavaillé-Coll, qu'il appréciait tant, lui donna bien des satisfactions.

L'œuvre qu'il a laissée est fort variée et de grande qualité : mélodies pour piano, pièces pour orchestre, musique de chambre, motets et noëls, ainsi qu'un essai sur l'interprétation du chant grégorien ( qu'il enseignait à la Schola Cantorum). Pour l'orgue, il composa Trois Prières (1915), une Sonate (1938) et une Sarabande (1958).

De sa personnalité d'homme et d'artiste se dégageait une grande sensibilité, qu'il exprimait au plus haut point dans toutes ses interprétations; son jeu était également remarquable de clarté et d'équilibre qui n'excluaient pas la virtuosité. Intériorité, spiritualité, amour de la beauté et de la vérité, voilà qui caractérisait son tempérament d'artiste tout entier tourné vers Dieu.

Joël RIBES

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